Aujourd'hui
je vais vous parler de Warcross que j'ai lu début août. J'ai
été tentée par le résumé, mais aussi par le fait qu'il s’agisse
d'un roman de science-fiction, un genre que j'ai peu exploré en
littérature. Et aujourd'hui, c'est précisément de ça que je veux
vous parler, de mon rapport à la SF en littérature à travers mon
avis sur Warcross de Marie Lu.
Hormis
les dystopies et les romans post-apocalyptiques, je me suis rendue
compte que je n'avais jamais lu de roman de science-fiction telle
qu'on la retrouve parfois au cinéma (je pense notamment à Star
Wars, au Cinquième élément, à Avatar, plus
récemment à Ready Player One, etc). Et pourtant j'adore ce
genre de films (hormis Star Wars) ! Ce qui m'a donc tenté avec
Warcross, c'est que j'avais vraiment l'impression
de pouvoir découvrir un nouveau genre que je n'avais jamais exploré
(en littérature du moins).
Pourquoi
avais-je cette impression ?
Parce
que Warcross c'est l'histoire d'Emika Chen, qui survit à
New-York en étant chasseuse de prime. Dans le monde d'Emika, il
suffit d'enfiler un paire de lunettes pour être projeté dans un
monde virtuel où un gigantesque jeu en réseau rencontre un succès
phénoménal : Warcross. Quand Emika pirate la grande finale du
tournoi du jeu, elle est contactée par Hideo Tanaka, le créateur de
cette incroyable technologie.
Ce
roman nous plonge dans un univers futuriste lié aux jeux vidéos.
J'ai beaucoup apprécié découvrir cet univers, très coloré, très
visuel, qui l'est même peut-être un peu trop. En effet, on a
parfois du mal à visualiser certaines scènes tant les actions sont
rapides et les décors changeants. Mais ce que j'ai aimé, c'est de découvrir
un univers très différent de ceux dont j'ai l'habitude.
Pour
ce qui est des personnages et de l'intrigue, j'ai apprécié Emika
Chen et beaucoup aimé Hideo Tanaka. Même si on voit arriver
certains éléments de leur histoire à des kilomètres ça ne m'a
pas vraiment dérangé, car l'intrigue me plaisait : il y avait
du mystère, de l'action, du suspense et le tout encadré par des
personnage sympathiques ! Bref, j'ai donc dévoré ce roman :
en rentrant le soir j'avais vraiment envie de connaître la suite et
de me plonger de nouveau dans cet univers. Marie Lu m'a offert un
très bon moment de lecture !
Le
problème vient de la fin.
J'ai
trois problèmes avec la fin pour être précise. Je vais les aborder
dans l'ordre d'importance pour moi.
Le
premier, c'est plutôt mon côté « fleur bleue » qui
parle. Ce « problème » est donc très superficiel, et ne
relève que d'un caprice subjectif. En fait, il ne s'agit donc pas
vraiment d'un problème, mais plus d'une déception personnelle
purement idiote.
Le
deuxième, c'est qu'on
devine le « gros mystère » de l'intrigue beaucoup trop
rapidement. Ce qui est censé être une révélation
finale déroutante ne se révèle être qu'une grande déception
d'avoir deviné juste et de ne pas avoir eu de surprise. J'ai regardé
un peu sur internet et j'ai vu que je ne suis pas la seule à avoir
deviné cette fin. Ce
n'est donc pas moi qui ai été trop perspicace, mais bien la fin qui
est trop prévisible.
Enfin
le troisième problème est directement lié à l'introduction de cet
article. En effet, la fin du roman (qui ouvre vers une suite) se
révèle être clairement dystopique.
Je
n'ai aucun problème en soi contre les dystopies, il y a des
dystopies que j'adore, mais il y en a trop.
Les
dystopies étaient très à la mode il y a peu (ai-je vraiment besoin
de citer des exemples ?) alors que c'était un genre qu'on ne voyait
pas plus que cela avant, en tout cas pas en littérature adolescente.
On a donc « bouffé » (clairement) un
nombre assez conséquent de dystopies (plus ou
moins bonnes) pendant plusieurs années.
La
dystopie décrit un monde (généralement futuriste) sombre, qui se
révèle être une critique de la société. C'est une très bonne
chose qu'il y ait des dystopies, mais le problème, c'est que j'ai
l'impression que les auteurs (de young-adult?) actuels n'arrivent pas
à créer
un univers de science-fiction futuriste qui ne s'oriente pas de suite
vers la critique, la mise en garde, etc. Pourtant
de nombreux thèmes de science-fiction peuvent être abordés d'un
point de vue « non-dystopique », tel que l'espace, le
voyage dans le temps, etc, qui sont des thèmes
récurrents en science-fiction.
Ce
que je regrette avec Warcross (je ne me suis pas du tout
renseignée sur le livre avant de le lire, donc je ne pouvais pas
savoir), c'est que j'avais vraiment l'impression pour une fois
d'avoir entre les mains un roman young-adult qui sortait de
l'ordinaire, alors que finalement
je ne me suis retrouvée une fois de plus qu'à lire une énième
dystopie pour adolescents, à la morale peu originale.
En
effet, Warcross (ou du moins sa suite) traitera du sujet
vu et revu de la sécurité contre l'absence de
liberté. Peut-être aurais-je été moins déçue par cette fin,
si « la morale » avait-été différente ou traitée
d'une façon plus approfondie, moins simpliste.
Car c'est aussi ce
que je reproche aux dystopies pour adolescents : les sujets
abordés sont souvent peu
originaux.
Je
vais clore là cet article. Si vous avez des suggestions de romans de
science-fiction, qui ne soient pas dystopiques, je suis preneuse !
Warcross,
tome 1 de Marie Lu
Édition
PKJ, 416 pages - 18,50 €