11 septembre 2018

DU RENOUVEAU DANS LA SCIENCE-FICTION EN LITTERATURE ? - WARCROSS, MARIE LU


Aujourd'hui je vais vous parler de Warcross que j'ai lu début août. J'ai été tentée par le résumé, mais aussi par le fait qu'il s’agisse d'un roman de science-fiction, un genre que j'ai peu exploré en littérature. Et aujourd'hui, c'est précisément de ça que je veux vous parler, de mon rapport à la SF en littérature à travers mon avis sur Warcross de Marie Lu.

Hormis les dystopies et les romans post-apocalyptiques, je me suis rendue compte que je n'avais jamais lu de roman de science-fiction telle qu'on la retrouve parfois au cinéma (je pense notamment à Star Wars, au Cinquième élément, à Avatar, plus récemment à Ready Player One, etc). Et pourtant j'adore ce genre de films (hormis Star Wars) ! Ce qui m'a donc tenté avec Warcross, c'est que j'avais vraiment l'impression de pouvoir découvrir un nouveau genre que je n'avais jamais exploré (en littérature du moins).
Pourquoi avais-je cette impression ?
Parce que Warcross c'est l'histoire d'Emika Chen, qui survit à New-York en étant chasseuse de prime. Dans le monde d'Emika, il suffit d'enfiler un paire de lunettes pour être projeté dans un monde virtuel où un gigantesque jeu en réseau rencontre un succès phénoménal : Warcross. Quand Emika pirate la grande finale du tournoi du jeu, elle est contactée par Hideo Tanaka, le créateur de cette incroyable technologie.

Ce roman nous plonge dans un univers futuriste lié aux jeux vidéos. J'ai beaucoup apprécié découvrir cet univers, très coloré, très visuel, qui l'est même peut-être un peu trop. En effet, on a parfois du mal à visualiser certaines scènes tant les actions sont rapides et les décors changeants. Mais ce que j'ai aimé, c'est de découvrir un univers très différent de ceux dont j'ai l'habitude.
Pour ce qui est des personnages et de l'intrigue, j'ai apprécié Emika Chen et beaucoup aimé Hideo Tanaka. Même si on voit arriver certains éléments de leur histoire à des kilomètres ça ne m'a pas vraiment dérangé, car l'intrigue me plaisait : il y avait du mystère, de l'action, du suspense et le tout encadré par des personnage sympathiques ! Bref, j'ai donc dévoré ce roman : en rentrant le soir j'avais vraiment envie de connaître la suite et de me plonger de nouveau dans cet univers. Marie Lu m'a offert un très bon moment de lecture !


Le problème vient de la fin.


J'ai trois problèmes avec la fin pour être précise. Je vais les aborder dans l'ordre d'importance pour moi.

Le premier, c'est plutôt mon côté « fleur bleue » qui parle. Ce « problème » est donc très superficiel, et ne relève que d'un caprice subjectif. En fait, il ne s'agit donc pas vraiment d'un problème, mais plus d'une déception personnelle purement idiote.

Le deuxième, c'est qu'on devine le « gros mystère » de l'intrigue beaucoup trop rapidement. Ce qui est censé être une révélation finale déroutante ne se révèle être qu'une grande déception d'avoir deviné juste et de ne pas avoir eu de surprise. J'ai regardé un peu sur internet et j'ai vu que je ne suis pas la seule à avoir deviné cette fin. Ce n'est donc pas moi qui ai été trop perspicace, mais bien la fin qui est trop prévisible.

Enfin le troisième problème est directement lié à l'introduction de cet article. En effet, la fin du roman (qui ouvre vers une suite) se révèle être clairement dystopique.
Je n'ai aucun problème en soi contre les dystopies, il y a des dystopies que j'adore, mais il y en a trop.
Les dystopies étaient très à la mode il y a peu (ai-je vraiment besoin de citer des exemples ?) alors que c'était un genre qu'on ne voyait pas plus que cela avant, en tout cas pas en littérature adolescente. On a donc « bouffé » (clairement) un nombre assez conséquent de dystopies (plus ou moins bonnes) pendant plusieurs années.
La dystopie décrit un monde (généralement futuriste) sombre, qui se révèle être une critique de la société. C'est une très bonne chose qu'il y ait des dystopies, mais le problème, c'est que j'ai l'impression que les auteurs (de young-adult?) actuels n'arrivent pas à créer un univers de science-fiction futuriste qui ne s'oriente pas de suite vers la critique, la mise en garde, etc. Pourtant de nombreux thèmes de science-fiction peuvent être abordés d'un point de vue « non-dystopique », tel que l'espace, le voyage dans le temps, etc, qui sont des thèmes récurrents en science-fiction.

Ce que je regrette avec Warcross (je ne me suis pas du tout renseignée sur le livre avant de le lire, donc je ne pouvais pas savoir), c'est que j'avais vraiment l'impression pour une fois d'avoir entre les mains un roman young-adult qui sortait de l'ordinaire, alors que finalement je ne me suis retrouvée une fois de plus qu'à lire une énième dystopie pour adolescents, à la morale peu originale.
En effet, Warcross (ou du moins sa suite) traitera du sujet vu et revu de la sécurité contre l'absence de liberté. Peut-être aurais-je été moins déçue par cette fin, si « la morale » avait-été différente ou traitée d'une façon plus approfondie, moins simpliste.
Car c'est aussi ce que je reproche aux dystopies pour adolescents : les sujets abordés sont souvent peu originaux.


Je vais clore là cet article. Si vous avez des suggestions de romans de science-fiction, qui ne soient pas dystopiques, je suis preneuse !








Warcross, tome 1 de  Marie Lu
Édition PKJ, 416 pages - 18,50 €

29 juin 2018

COCO : DÉPASSER SES A PRIORI ?


Il y a peu j'ai décidé de regarder tous les Disney que je n'avais pas encore vus. C'est pourquoi j'ai regardé Coco.
Quand Coco est sorti il ne me tentait franchement pas : la fête des morts, la présence des ancêtres sous forme de squelettes, Miguel qui lui même commence à devenir un squelette (je ne vous spoile rien, tout est dans la bande-annonce), tout ça me semblait vraiment très glauque.
Mais j'ai décidé de dépasser mes a priori et de le regarder.
Et je ne le regrette pas du tout !

Tout d'abord j'ai adoré l'ambiance et cela dès les toutes premières minutes  : Coco nous dépeint un Mexique vivant, chaleureux, coloré et ça donne franchement envie de s'y rendre ! 
Le monde des morts quant à lui est magnifique et loin d'être glauque comme je le craignais. Au contraire tout est très bien amené, bien pensé et loin d'être triste.

Parlons ensuite du héros : Miguel est vraiment très attachant et c'est un plaisir d'avoir un protagoniste qui change un peu de l'ordinaire puisque c'est un  jeune garçon (je sais bien qu'il y a d'autres Disney dont le héros principal est un garçon mais c'est quand assez peu fréquent). Je remarque  d'ailleurs que les Pixar varient beaucoup plus leurs protagonistes que les Disney classiques ...

Ce qui m'a vraiment charmé dans ce dessin animé c'est aussi l'histoire. C'est certes une histoire de musique mais c'est avant tout une histoire de famille : on plonge dans le passé de la famille de Miguel, et c'est ce que j'ai adoré d'autant plus que je ne m'attendais pas du tout à ça ! L'histoire est riche en rebondissements et nous offre de belles surprises. J'étais loin d'avoir deviné la fin !

Côté musiques (car il y en a quelques-unes), je les ai vraiment appréciées : elles sont intégrées à l'histoire ce qui fait qu'on évite le côté « comédie musical » des Disney qui n'aurait pas collé avec ce film. En VF les paroles mêlent français et espagnol ce qui nous plonge encore plus dans l'ambiance Mexicaine et ce qui rend ces chansons d'autant plus uniques.

J'avais donc aujourd'hui envie de vous écrire ce petit article pour vous encourager à regarder ce Disney-Pixar, surtout si (comme moi) vous en avez des a priori négatifs. C'est un film qui vaut largement le détour. Visuellement superbe, il nous met des étoiles pleins les yeux !









15 mai 2018

L'AUBE SERA GRANDIOSE - ANNE-LAURE BONDOUX

« Comment démêler le vrai du faux lorsqu'on a affaire à un écrivain ? Et encore pire : à des souvenirs d'enfance, racontés par un écrivain. »

Titre : L'aube sera grandiose

Auteur : Anne-Laure Bondoux

Édition : Gallimard Jeunesse

Pages : 296

Prix : 14,90€

Résumé :

Titania emmène sa fille, Nine, seize ans, dans une mystérieuse cabane au bord d'un lac. Il est temps pour elle de lui dévoiler des événements de sa vie qu'elle lui a cachés jusqu'alors. Nine écoute, suspendue aux paroles de sa mère. Flash-back, anecdotes, personnages flamboyants, récits en eaux troubles, souvenirs souvent drôles et parfois tragiques, bouleversants, fascinants secrets... Peu à peu jaillit un étonnant roman familial, qui va prendre, pour Nine, un nouveau tour au matin..

Mon avis :

Alors que j'avais beaucoup, beaucoup de travail, je m’acharnais à vouloir absolument lire des classiques alors que j'avais vraiment besoin d'une lecture « détente », j'ai donc finalement décidé d'arrêter de vouloir me forcer et j'ai emprunté L'aube sera grandiose, dont on a partout fait l'éloge.

L'aube sera grandiose est une lecture vraiment douce, très agréable. C'est un roman qui n'est pas prise de tête mais qui n'est pas non plus cliché ou simpliste. Et pour cela cette lecture m'a vraiment fait du bien car c'était justement le genre de roman qu'il me fallait à ce moment là.
Titania raconte son histoire à sa fille Nine au cours d'une unique nuit. Nous, lecteurs, nous retrouvons exactement dans le même cas que Nine : nous ne savons rien de la véritable histoire de Titania. Tout comme Nine, nous découvrons donc tout petit à petit à mesure que la nuit avance.
Titania est un personnage que j'ai vraiment apprécié : j'ai aimé pouvoir suivre son « soi » du passé, la voir grandir et évoluer, tout en la découvrant de sa propre bouche (« du présent »). Cet enchâssement entre présent et passé fait d'ailleurs toute la richesse de ce livre et le rend original, différent des autres romans jeunesses.
Nine quant à elle a finalement moins d'importance, mais je dois avouer qu'elle m'a quand même franchement agacée : elle est le cliché de l'adolescente accro à son portable, qui ne peut pas survivre sans réseau ou sans internet, alors même que sa mère lui raconte une histoire palpitante qui la concerne.

L'histoire que nous conte Titania est finalement assez simple, c'est sa vie, avec des événements parfois inattendus ou surprenants mais qui ne sont pas non plus sensationnels. En fait, il faut attendre la fin du roman pour comprendre pleinement certains événements de sa vie. Bien sûr on sait dès le début (Titania attise notre curiosité dès les premières pages) qu'il va y avoir une révélation. Cependant je dois dire que j'ai été légèrement déçue. Je m'attendais à quelque chose de plus incroyable : pour moi ce que nous révèle Titania ne justifie pas tout et c'est ce qui m'a déçu.

Le style de l'auteur est simple, agréable, fluide. Elle nous emporte dans son histoire et mène avec habileté son récit à deux temps.

Je n'ai pas grand chose de plus à dire car je ne voudrais pas trop en dire sur l'histoire.
Mais, ce qui ressort de cette lecture c'est vraiment une sensation d’apaisement. C'est une lecture douce, plaisante, qui n'est pas prise de tête mais qui n'est pas non plus « niaise ». Je vous recommande donc à 100% ce roman si vous rechercher un bon roman pour vous détendre et vous réconforter.

UNE LECTURE DOUCE ET AGRÉABLE

25 mars 2018

L'ASSASSIN ROYAL, T.1 : L'APPRENTI ASSASSIN - ROBIN HOBB

« Si ces gens avaient été des chiens, ils m'auraient reniflé sous toutes les coutures, puis se seraient retirés. Mais les humains n'ont pas ce sens inné du respect. »


Titre : L'assassin royal, t.1 : l'apprenti assassin

Auteur : Robin Hobb

Édition : J'ai lu

Pages : 510

Prix : 8,50€


Résumé :

Au royaume des six Duchés, le prince Chevalerie, de la famille régnante des Loinvoyant - par tradition, le nom des seigneurs doit modeler leur caractère- décide de renoncer à son ambition de devenir roi-servant en apprenant l'existence de Fitz, son fils illégitime. Le jeune bâtard grandit à Castelcerf, sous l'égide du maître d'écurie Burrich. Mais le roi Subtil impose bientôt que FITZ reçoive, malgré sa condition, une éducation princière. L' enfant découvrira vite que le véritable dessein du monarque est autre : faire de lui un assassin royal. Et tandis que les attaques des pirates rouges mettent en péril la contrée, Fitz va constater à chaque instant que sa vie ne tient qu'à un fil : celui de sa lame...


Mon avis :

J'avais entendu beaucoup de bien de cette saga, mais aussi des avis assez mitigés, c'est pourquoi j'ai eu envie de me faire mon propre avis sur ce classique de la fantasy en me plongeant dans le premier tome.

Je ne vous cache pas avoir été longue à me mettre dans l'histoire, mais en fait le problème venait plutôt de moi, et non du roman : je coupais beaucoup trop ma lecture pour pouvoir pleinement m'y plonger. Passé ce cap, une fois que je me suis vraiment mise à lire de façon régulière, j'ai commencé à apprécier beaucoup plus ma lecture.

L'univers décrit est sympathique, intéressant, mais pas aussi complexe que je me l'étais imaginé. Le problème, pour moi, c'est cependant l'histoire : nous suivons la vie de Fitz, et c'est tout. Certes il n'a pas une vie comme tout le monde, certes il vit de petites aventures, mais il n'y a pas de quête, pas de réelle intrigue, et je trouve ça dommage. Néanmoins c'est ce qui fait aussi l'originalité du roman, je dois le reconnaître. Mais c'est ce qui m'a déçu, vraiment.

Ce que j'ai vraiment aimé dans ce roman c'est les personnages, en particulier Fitz : je me suis réellement attachée à lui, de même qu'à Burrich, etc. Et quand je dis ça, ce n'est pas comme dans certains romans où les personnages sont attachants mais sans plus. Non, j'ai vraiment apprécié le personnage de Fitz. Je pense que pour le coup, l’absence d'intrigue m'a quand même permise de me « rapprocher » de ce personnage, puisque de ce fait nous le suivons de son enfance jusqu'à son adolescence : nous partageons sa vie, qu'il nous dicte lui même, bien des années après.

Malgré cette « absence » d'intrigue, certains passages sont néanmoins vraiment sympathiques et très intéressants. J'ai notamment beaucoup apprécié suivre la formation d'assassin, ou les autres formations que suit Fitz, que j'aurais même aimé voir être plus développées.

Robin Hoob a un style loin d'être simple, même si elle raconte son histoire à la première personne : les descriptions notamment sont riches, très fournies. Les dialogues sont aussi souvent des dialogues au style indirect. Mais son style est agréable et j'ai beaucoup apprécié les petites touches d'humour qu'elle y glisse parfois.

En conclusion je regrette que ce roman n'ait pas une intrigue véritable car il aurait alors été vraiment génial ! En effet : Fitz est un personnage auquel je me suis profondément attachée et que j'ai beaucoup apprécié suivre. L'univers est aussi très intéressant et bien développé, et certains passages sont vraiment très agréables à lire. Je peux donc dire que si j'ai un regret c'est uniquement car c'est un bon roman de fantasy et que l'auteur aurait donc pu le rendre, selon moi, encore meilleur.


UNE TRÈS BONNE LECTURE AU PERSONNAGE PRINCIPAL ATTACHANT